Les stages d’observation et de pratique accompagnée en M1

Je déclare ouverte la saison des premiers Stages d’Observation et de Pratique Accompagnée. A priori, vous ne devriez pas tarder à vivre votre premier stage en école primaire…

Le « SOPA », c’est quoi ?

Je précise aussitôt que les informations suivantes peuvent varier selon les INSPE (aïe ça me fait mal ce nouvel acronyme, je risque d’écrire ESPE sans m’en rendre compte, ne soyez pas surpris!)

Les Stages d’Observation et de Pratique Accompagnée (chez nous, on appelle ça simplement « un stage prac »), ce sont des stages pendant l’année de M1 en école maternelle et élémentaire ayant lieu 3 fois dans l’année, pour un total de 4 à 6 semaines. Souvent, les stages sont rapprochés des vacances scolaires (Toussaint, Noël et Pâques). Le volume horaire est compris dans votre formation et le stage est non-rémunéré.

Dans un premier temps, l’observation : découvrir le métier sur le terrain. Si vous êtes attentif, vous réussirez à identifier le rôle et les missions de l’enseignant, découvrirez les situations professionnelles auxquelles vous serez confrontés, vous approprierez le monde de l’école, les élèves… et aurez une première vue du système éducatif de l’intérieur, ce qui peut être d’autant plus utile pour l’épreuve orale.

Dans un second temps, la pratique :  vous allez être amené à prendre en charge une partie des enseignements. En fonction de l’enseignant qui vous accueille, mais aussi de vous (si vous vous sentez à l’aise ou non), vous pourrez mener une séance, ou bien une séquence entière (donc plusieurs séances), ou bien un moment de gestion de la classe ou une activité quelconque avec les élèves… C’est le moment de mettre en pratique la préparation d’un enseignement dans des conditions réelles. Ces périodes seront l’occasion pour vous d’échanger avec un professionnel, qui sera là pour répondre à toutes vos questions mais aussi pour vous conseiller, pour échanger sur tous les points qui vous sembleraient utile d’aborder : comment préparer une fiche de prép, une fiche séquence, comment gérer la classe, comment prendre en compte un élève en difficulté…

Les modalités du stage

  • Vous serez tutoré par un enseignant que l’on appelle un Maître d’Accueil Temporaire ou un Professeur des Écoles Maître Formateur, qui sera le responsable de la classe d’accueil.

  • Vous ne choisissez pas votre école. On vous en attribue une en prenant en compte votre lieu d’habitation et les capacités d’accueil des écoles, des classes.

  • Vous ne choisissez pas non plus le niveau de classe. Logiquement, 3 stages vous offrent la possibilité de découvrir les 3 niveaux (cycle 1, 2 et 3). Trop chouette !!

  • En fonction de l’organisation de votre ESPE , vous pourrez être en stage soit un jour par semaine sur plusieurs semaines, (c’est généralement le cas pour les deux premiers stages pour avoir le temps d’analyser vos journées en cours) soit une ou deux semaines complètes.
    Voici l’exemple de cette année dans mon ESPE INSPE :
    – 1er stage : Cycle 2, stage filé les lundis de mi-septembre à mi-décembre
    – 2ème stage : Cycle 3, une semaine en février
    – 3ème stage : Cycle 1, une semaine en avril (après les épreuves écrites)

  • Vous serez en binôme, voire en trinôme si vous êtes une grosse promo : vous pourrez donc travailler en équipe pour la mise en place d’une séance ou d’une séquence. Ou pas, si vous préférez travailler solo et que l’enseignant d’accueil vous le permet (il a quand même une classe à faire tourner avec ses propres séances prévues).

Préparer son stage

Et oui, en plus de la montagne de travail que vous avez déjà, le stage se prépare !

1. Première prise de contact

Lorsque vous aurez connaissance de l’école et de l’enseignant qui vous accueilleront, ils vous appartient de prendre contact pour aborder quelques points pratiques :
– Les horaires de l’école et les horaires du stage (vous arriverez certainement plus tôt et repartirez plus tard que les élèves)
– L’adresse de l’école, l’accès aux bâtiments, où se présenter, si présence d’une salle pour le déjeuner…
– Vous pouvez demander quelques infos sur la classe, pour savoir à quoi vous attendre (nombre d’élèves, activité particulière le jour de votre arrivée…)

2. S’organiser (toujours !)

Prévoyez de quoi prendre des notes, ce serait extrêmement mal vu dans le cas contraire. Vous avez plein de choses à apprendre, vous allez voir dix-mille astuces en une journée, impossible de tout retenir. NOTEZ TOUT. Pensez que vous aurez un travail d’analyse à effectuer pour le master. Ecrivez vos questions dès qu’elles vous viennent en tête et n’hésitez pas à les poser à l’enseignant.

En temps normal, je ne vous dirais pas de prévoir des chaussures adaptées… Mais ma périlleuse expérience – d’être tombée sur les fesses mon premier jour en maternelle car un élève avait réalisé une flaque d’eau par terre en jouant à la dînette et que j’avais mis des bottines à talon – m’oblige à le faire. Ah oui, et puis attendez-vous à vous faire écraser les pieds aussi…

3. Le déroulement d’une journée de stage

Le matin, vous arrivez dans la classe avant les élèves, vous observez la mise en place par l’enseignant. Le plus : vous arrivez avec une petite activité en tête, d’une durée de 5 minutes (pas plus) pour vous présenter aux élèves ou pour « briser la glace ». L’enseignant sera ravi de voir que vous vous investissez dès votre arrivée. Les élèves seront peut-être assez surpris au début de voir des personnes au fond de la classe et roder autour d’eux, mais ils s’habituent et vous oublient très vite.

Dans un premier temps, observez de votre place et profitez des moments propices pour vous lever et faire le tour de la classe (éviter de vous lever en pleine dictée mais préférez plutôt le moment où les élèves travaillent en groupe, font une correction, travaillent en autonomie…). Regardez comment les élèves travaillent, leur posture, ce qu’ils écrivent… Si l’enseignant est occupé et que 6 élèves lèvent le doigt, vous pouvez prendre l’initiative d’aller les aider, mais si vous ne savez pas répondre à leur demande, dites-leur d’attendre que l’enseignant arrive vers eux.

Attention car vous n’avez aucune responsabilité au sein de la classe, vous n’avez pas le droit d’autoriser un élève à aller aux toilettes ou à sortir de la salle de classe par exemple. Cependant, vous êtes un adulte de l’école, les élèves vous doivent l’écoute et le respect, alors n’hésitez pas à vous faire entendre.

A la récréation, sortez dans la cour et observez tout ce qu’il s’y passe. Ce petit monde que constitue la cour de récréation est fascinant ! A la fin de la matinée ou en début d’après-midi, vous pouvez aller au portail, lieu d’interactions, pour accompagner ou accueillir les élèves. C’est le moment de la journée où l’on croise les parents ou les familles. Pour ma part, j’ai longtemps été figée au portail, ne sachant que dire aux parents. En tant que stagiaire, vous ne pourrez pas leur dire grand chose sur leurs enfants, mais un petit mot sympathique ne coûte rien. La bienveillance s’applique aussi aux parents.

“On considère, à juste titre, l’enseignant comme un exemple car il est évidemment au devant de la scène. Il est tout à la fois artiste, comédien, gestionnaire et personnage public… ”

En classe, vous devriez pouvoir vous investir petit à petit et assez naturellement : aidez à distribuer les cahiers ou le matériel, passez avec la poubelle lors des looongs moments de découpage, proposez à l’enseignant de lire à sa place le conte aux élèves ou de faire la dictée de mots… A la fin de la journée, ouvrez quelques cahiers et regardez les exercices de la journée. Vous pouvez prendre une photo si quelque chose vous semble intéressant à analyser en cours (avec l’accord de l’enseignant) et je dirais même : aidez à corriger des travaux plutôt simples si vous le souhaitez. Surtout, faites ce pour quoi vous êtes à l’aise. Si vraiment, vous ne vous sentez pas de faire quelque chose, dites à l’enseignant que vous préférez regarder et que vous tenterez plutôt la prochaine fois.

Enfin, je vous conseille de profiter de la pause déjeuner, ou de prendre un temps après la journée de stage pour vous familiariser avec quelques lieux clés de l’école :
– entraînez vous à utiliser une photocopieuse ou une plastifieuse en salle des profs (si si !)
– aller jeter un coup d’œil à la bibliothèque scolaire, ainsi qu’aux livres qu’elle contient (vous pouvez d’ailleurs vous en servir pendant votre stage)
visitez toutes les salles de classe pour voir les différents types d’aménagement
– si vous y avez accès, allez voir la cantine et la garderie
– faites l’état des lieux du gymnase si l’école en possède un dans son enceinte, ou de la salle de motricité, ça pourrait vous servir pour l’épreuve d’EPS. Regardez le matériel, les traçages au sol, les mesures de sécurité…

4. La mise en place d’une séquence d’enseignement

L’élaboration de vos séquences d’enseignement est un exercice très important puisque cela constitue une grosse partie du métier d’enseignant, et vous commencez peut-être déjà à vous entraîner en cours. Sauf que cette fois, vous allez pouvoir tester votre séquence (ou séance) avec des élèves, et par la même occasion, vous tester VOUS. Il n’y a pas plus formateur, alors profitez-en ! L’enseignant vous imposera certainement la matière, voire même le thème. Si vous avez le choix, faites vous plaisir!

Quelques exemples de ce que vous pouvez proposer :
– Une séquence d’histoire en CM1 sur la civilisation gauloise
– Une séance de sciences en CM2 sur le recyclage
– Une séquence d’EPS en CP avec des jeux collectifs (balle au capitaine…)
– Une séance de lecture de contes accompagnée de marionnettes en maternelle
– Une activité en arts plastiques sur le thème de l’automne et de ses couleurs (pourquoi pas du land art avec des glands, feuilles, marrons trouvés dans la cour…)

Je vous déconseille de prendre une séance toute faite sortie d’un livre du professeur pour ces stages… ça ne vous apporterait rien. D’abord, ce n’est pas vous qui l’avez conçue, donc elle n’est pas forcément adaptée aux élèves que vous avez en face, mais en plus vous la maîtriserez certainement moins que si vous l’aviez réfléchie vous-même. D’expérience, il vaut mieux apprendre de ses propres erreurs plutôt que de foirer une séance parce qu’on a pas vraiment compris où on allait… Bien entendu, vous pouvez toujours vous appuyer sur ces séances toutes prêtes, à condition de savoir ce que vous voulez faire apprendre aux élèves, d’avoir des objectifs clairement définis, et de vous les approprier. Je vous conseillerais dans ce cas, de consulter plusieurs séances de manuels sur un même thème, de piocher les parties qui vous conviennent et de les adapter dans votre propre séance.

Je vous propose un peu de mon temps pour vous aider à la mise en place de ces temps d’enseignement : si vous êtes en panne d’inspiration, ne savez pas quoi proposer, quels supports utiliser, comment procéder avec les élèves, comment dérouler vos séances, ou juste besoin de faire relire votre fiche de séquence et d’avoir un conseil ou un échange constructif, n’hésitez pas à m’écrire un petit message via la page contact du blog ou via le groupe Facebook ou bien directement à cette adresse : pris.crpe2020@gmail.com. Les enseignants qui vous accueillent ont beaucoup de travail eux-même, donc si vous n’osez pas les déranger, ou s’ils ne sont pas disponibles, je vous aiderais avec plaisir.

Ces stages vous révéleront les facettes de votre futur métier et vous permettront de voir si vous êtes à l’aise dans une salle de classe avec 30 élèves devant vous. Pas de panique si vous trouvez que vous manquez de confiance, c’est normal. Il faut le temps de s’habituer, de prendre ses marques. Si toutefois le stage se passait mal (il n’y a pas de raison) n’hésitez pas à en parler à vos formateurs ou au responsable des stages. Ne restez surtout pas « bloqué » sur un problème. Vous pouvez également prendre des photos pour garder en mémoire votre stage. Personnellement, je tenais un cahier de bord, où je notais absolument tout !

Et pour finir, je vous souhaite un bon courage, j’espère sincèrement que vos stages se dérouleront à merveille !

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